Action du 28 juillet 2007



Samedi 28 juillet 2007


À onze heures, à l'appel de TaPaGeS, nous sommes une soixantaine devant le Palais de la Cour Européenne des Droits de l'Homme. Après une prise de parole d'un militant de TaPaGeS, les personnes rassemblées symbolisent, par un die-in, les victimes de l'homophobie de l'État iranien et de la lâcheté/indifférence de l'État Français. Un rassemblement similaire a lieu à la même heure à Paris sur le Parvis des Droits de l'Homme à l'appel de Tjenbé Rèd, d'Act Up-Paris et des Panthères Roses.



Communiqué de presse



Notre colère est immense



Mardi matin, nous apprenions la mort par pendaison de douze Iraniens (après quatre autres, quelques jours auparavant). Depuis plusieurs jours circulaient des informations plus ou moins précises sur des exécutions imminentes.
Des exécutions pour « déviance sexuelle ». Le terme camoufle mal l'homosexualité et la sodomie. Un des dirigeants iraniens a d'ailleurs confirmé que l'identité sexuelle faisait partie des chefs d'inculpation.
Depuis, les arguments ont changé : déviance sexuelle donc, viols, pédophilie...
Il y a deux ans déjà, lorsque deux jeunes pédés iraniens avaient été pendus, pour justifier ces morts, le pouvoir iranien avait parlé de viols pédophiles.

Il faut le réaffirmer : quel que soit le motif, rien ne justifie qu'un État s'arroge droit de vie ou de mort sur les personnes.

Toutefois, on le sait bien, ce qui est visé ici, dans ces assassinats, ce sont l'homosexualité et toutes les sexualités hors de la norme hétéropatriarcale.
Derrière, il y a une « philosophie », que l'on entend aussi ici en France : « l'homosexualité est une menace pour l'Humanité ».
Alors il faut tuer, réprimer, discriminer.
Et ils tuent, répriment, discriminent.

Il aura fallu attendre mercredi pour que Kouchner daigne réclamer une note à ses services, et jeudi pour que la France rappelle son opposition à la peine de mort.
Entre-temps donc : 4 + 12 morts.


Plus d'une quinzaine d'autres attendent, à cette heure, leur exécution.

Le silence des diplomaties européennes est détestable.
L'inaction du gouvernement français est insoutenable.

TransPédéGouines, combien de divisions ? Pas assez, assurément.




Les TransPédéGouines ne naissent ni libres ni égaux/-ales.



Aux crimes de Téhéran s'ajoute le crime de Paris : Hamid, jeune pédé iranien, est à l'heure actuelle en centre de rétention, prêt à être expulsé. Ce qui le condamnerait à mort.
La politique anti-immigréEs de Sarkozy est une politique criminelle. Hamid doit être régularisé. Comme toutE TransPédéGouine menacéE qui en fait la demande. Comme toute personne, tout simplement, qui en fait la demande.

Aux crimes de Téhéran, au crime de Paris s'ajoutent aussi l'assassinat de deux militantes lesbiennes en Afrique du Sud, il y a quelques jours, la violence en Pologne et en Russie, des agressions partout, au quotidien, de Montréal à Colmar etc.
Les contextes et les violences sont différentEs, certes.
Mais touTEs racontent la même chose : Vivre dans ce monde, pour unE TransPédéGouine, c'est se savoir perpétuellement menacéE. En raison de son orientation sexuelle et/ou de son identité de genre.
Nous n'avons pas trop d'échappatoire : ou on s'organise ou on meurt.
En l'occurrence : ou on s'organise ou on laisse mourir.




Parlons plus fort, ils pourraient bien nous entendre.



L'État, pourtant partie prenante, s'en fout de nos histoires de pédés, de gouines, de trans'.
Nous devons le forcer à s'en préoccuper. Malgré lui.
C'est ce qui s'est (un peu) passé cette semaine. Trop peu.


Nous n'avons bien sûr aucune confiance en Sarkozy et Kouchner : ils ont déjà pour bilan seize cadavres.
Nous n'avons qu'une solution : nous faire confiance à nous.
Alerter l'opinion. À commencer par nos sœurs LGBT.
Maintenir la pression.
Mordre la matraque qui nous opprime et les obliger.
L'État doit comprendre qu'il est et sera tenu pour responsable de toute exécution.

ChacunE sa responsabilité.
La nôtre : qu'aucunE personne LGBT (Lesbienne, Gay, Bi, Trans') ne se sente seulE et abandonnéE face à ses bourreaux.
Ce qui est immense, difficile, et pourtant minimal.

SaisiEs par l'urgence, nous devons obtenir très vite :
- La régularisation de Hamid.
- L'engagement de l'État Français et des diplomaties européennes pour sauver les condamnés à mort.
- Des garanties claires et fermes quant à leur survie.


Mais il faut exiger plus :
- le droit d'asile pour touTEs TransPédéGouines qui en font la demande. Plus largement : la protection de qui doit être protégéE.
- la dépénalisation de l'homosexualité partout dans le monde - et l'abolition définitive de la peine de mort.


Nous ne voulons plus voir, comme en 2005, nos sœurs pendre au bout d'une corde.



TaPaGeS, le 28 juillet 2007
Transpédégouines de Strasbourg




Photos de l'action


 
 





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