Action du 17 mai 2005



Mardi 17 mai 2005


À l'occasion de la 1ère Journée Internationale contre l'Homophobie (IDAHO), TaPaGeS a distribué des tracts sur la place Kléber à Strasbourg, en même temps que d'autres associations et groupes LGBT de Strasbourg et environs.


Tract


Chouette, une journée contre l'homophobie ! Et que faisons-nous le reste de l'année ?

À ne pas en douter, la Journée contre l'Homophobie du 17 mai 2005, 15 ans jour pour jour après la décision de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) de retirer l'homosexualité de la liste des maladies mentales, donnera lieu à l'habituel concert de bonne conscience : L'homophobie c'est pas bien ! L'homophobie c'est vilain !

D'ailleurs, à en croire les politiques et les media, voire certaines personnes elles-mêmes concernées, aujourd'hui tout serait presque réglé : quelques avancées législatives, certes encore perfectibles, protégeraient de manière efficace Lesbiennes, Gays, Bisexuel(le)s et Transgenre (LGBT), et la future Constitution européenne serait même la panacée… Tout irait donc pour le mieux dans le meilleur des mondes…

Et pourtant NON, rien n'a changé :

- Partout dans le monde, aussi en France, des personnes LGBT sont inquiétées, pourchassées, parfois condamnées à mort en raison de leur orientation sexuelle et/ou identité de genre : Une centaine de gays saoudiens sont condamnés à des peines de prison et à des coups de fouet : Chirac s'en fout et rencontre tranquillement le prince héritier d'Arabie Saoudite.
- Une personne homosexuelle, en France, connaît aujourd'hui un risque de suicide treize fois supérieur à celui d'une personne hétérosexuelle de même âge et de même condition sociale (Libération, 4 mars 2005). Aucune politique efficace de prévention de l'homophobie/lesbophobie/biphobie/transphobie ni du sexisme n'est réellement menée, notamment en milieu scolaire, en milieu médical et dans les organismes accueillant du public.
- En France, un député UMP, Christian Vanneste, peut publiquement parler de nous comme d'une "menace pour l'humanité", des êtres inférieurs de nature, et légitimer ainsi les paroles et actes de haine (jusqu'au crime de sang : assassinat transphobe de Haguenau en 2002, Sébastien Nouchet brûlé vif pour motif homophobe en 2004, meurtre homophobe de Marseille en 2005…) homophobes, lesbophobes, biphobes et transphobes.
- Ces propos discriminatoires illégaux, non sanctionnés à ce jour, ne doivent cependant pas faire oublier que c'est la Loi même qui est fondamentalement homophobe. Quels que soient tous ces beaux discours humanistes, l'égalité des droits pour les LGBT, aujourd'hui, en réalité, n'existe pas :
- La Loi ne nous reconnaît que comme des sous-citoyen(ne)s, nous refuse le droit au mariage, l'accès à la PMA (Procréation Médicalement Assistée) et à la parentalité sous toutes ses formes, etc.
- Nos amant(e)s sans-papiers sont expulsé(e)s.
- Les personnes transgenre sont psychiatrisées de force, forcées à subir des traitements médicaux inadaptés, et discriminées impunément à l'embauche.
- Des exactions LGBT-phobes sont ouvertement tolérées voire encouragées dans certains pays de l'Union Européenne (par exemple à la Marche des Fiertés LGBT de Cracovie en 2004).
- Le droit à la libre disposition de son corps (avortement) est remis en cause dans certains pays de l'UE.
- Malgré le discours officiel, le SIDA est toujours le grand sacrifié des politiques de santé publique.
- La déportation homosexuelle est toujours passée sous silence (comme chaque année) à Strasbourg.
- Et la future Constitution européenne ne changera rien non plus à tout cela : rien de nouveau ni dans la charte des droits fondamentaux, ni dans l'article III-124 (principes déjà adoptés à Nice) : les droits nationaux, discriminatoires, restent souverains. Outre les régressions sociales patentes, la future Constitution européenne reste dominée par l'hétérosexisme et l'hétéropatriarcat : inégalité en droit et en faits des femmes et des LGBT.

Alors OUI, nous sommes en colère !

- Contre tous les discours creux et hypocrites des gouvernements Jospin et Raffarin, cette homophobie d'État "light" et pernicieuse. L'un nous donne le PaCS, l'autre la HALDE : nous ne voulons pas de statuts spéciaux mais l'égalité pleine et entière, en droits et en faits.
- Contre le silence de l'Éducation Nationale.
- Contre l'Ordre moral, religieux, hétéropatriarcal qui fait encore et toujours la loi.
- Contre les modèles normatifs auxquels on voudrait que nous nous conformions.
- Contre le mépris et l'arrogance de F. Keller et R. Grossmann, qui nous préfèrent caché(e)s et honteux/-ses.

La Lutte contre la lesbophobie, l'homophobie, la biphobie et la transphobie, c'est tous les jours qu'elle doit être menée, pas juste un jour par an ! Nous n'obtiendrons que ce pour quoi nous nous battrons !






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